- Bernard Dimey par Jacques Debronckart
- Jacques Debronckart (Photo Fred Hidalgo)
Bernard Dimey n’est pas mort le dix mai,On aurait cru qu’il l’avait fait exprès :L’est mort le premier juillet au matinEt rud’ment bien.Dans son cercueil il avait l’air hautain,Volant à sa hauteur, pour la premièreEt la dernière fois de sa carrière :Très haut, très loin.Avec ses pas tout à fait cinquante ansC’était un beau vieillard, un bel enfant.Il avait parcouru les océansDe l’amertume ;Connu la chance aussi, mais pas l’argent.Un peu la gloir’, les applaudissements ;Pauvre ou moins pauvr’, je l’ai toujours vu dansLe mêm’ costume.Ayant dit ce qu’il avait à nous direIl tourne au ciel sur un cheval de cire,Il nous fait des grimac’s et des souriresPleins de malice ;Un jour, dans quelques années, pas beaucoup,On vous dira : « Vous l’avez connu ? Vous ? »Vous partirez vexé, souvenirs flousEt coeur bien triste.Si j’avais su... bien sûr, si l’on savait,On regarderait les gens de plus près.Quand tombe le rideau, quand part le train,Y’a plus moyen ;Bernard Dimey n’est pas mort le dix mai,On aurait cru qu’il l’avait fait exprès :L’est mort le premier juillet au matinEt rud’ment bien.
Paroles et musique de Jacques Debronckart (1934-1983)
Extrait du CD “J’suis heureux” © 1982 by Productions musicales Alleluia